En moins de 20 ans, l’informatique a réalisé de multiples révolutions. De la rigidité de ses débuts, l’informatique est passée à une nouvelle ère placée sous le signe de l’agilité et de l’adaptation. Une histoire en quatre étapes.

A ses débuts, l’informatique avait pour fonction d’accroître la productivité en utilisant des outils logiciels en lieu et place d’opérations manuelles ? Une approche tayloriste marqué par l’automatisation. Cette dernière s’obtenait d’ailleurs au prix de nombreux efforts de développements qui ne répondaient pas toujours aux besoins des utilisateurs, faute d’une part du bon niveau de dialogue et d’implication, d’autre part, de maturité dans les méthodologies et outils de développement. D’où l’apparition des pratiques dites de ” génie logiciel ” pour qualifier les activités nécessaires au métier de l’ingénierie logicielle pour produire des logiciels de qualité.

La révolution Internet

Au tournant des années 90, à l’arrivée des systèmes ouverts puis d’Internet, l’informatique est devenue plus qu’un moyen d’automatiser des tâches répétitives. La vente en ligne, les possibilités de communication et d’intégration entre systèmes différents posent alors la question de l’optimisation des flux d’information dans le pilotage par les processus. Les ERP ont été une réponse. Ils proposent une solution intégrée avec une standardisation des processus internes, puis à partir de 2000, des processus de l’entreprise étendue, à travers les échanges avec fournisseurs et clients.

Agilité et ERP ne font pas bon ménage pour autant.  Ils ne répondant pas à tous les besoins métiers de tous les secteurs et, pour coller au plus près de l’activité, les développements spécifiques se multiplient.

Ce qui nous ramène à chercher l’agilité dans les pratiques de génie logiciel. D’autant qu’à partir des années 2000, sous la pression de l’internationalisation, de nouvelles législations et de nouveaux besoins économiques conduisent à une accélération des cycles des demandes et à une évolution des besoins en cours de projet.  Le manifeste agile est une réponse à ces enjeux. Son objectif : répondre dans un délai contraint à des besoins mouvants tout en produisant du durable, c’est-à-dire un logiciel de qualité qui s’inscrit dans une architecture globale évolutive.

Ce manifeste concrétise, à travers l’énoncé de 4 valeurs et 12 principes sous-jacents, ce que les méthodologies agiles (telles que DSDM, Scrum, XP, …) ont en commun pour obtenir un développement logiciel de qualité plus près des exigences d’évolution rapide des organisations.

Le SaaS, avatar externalisé de l’agilité

Au cours de la première décennie du 21e siècle, ces exigences d’évolution rapides trouvent une autre réponse que les méthodes agiles de développement à travers le Saas, c’est-à-dire le logiciel « comme un service», du moins pour les fonctions standards. Plus besoin d’attendre des cycles longs de développement et de mise en production pour adapter le logiciel au besoin. C’est au fournisseur de services de s’adapter à la demande et de garantir la qualité de son offre. La facilité d’usage est telle que de nombreuses directions métiers se ruent sur ces solutions qui offrent des réponses rapides à leurs besoins… mais pas toujours dimensionnées au niveau des réelles exigences.

Force est de constater que les besoins de sécurité, d’intégration et de développements personnalisés au contexte de l’entreprise sont toujours là et que la coexistence nécessaire avec des solutions toutes faites se doit toutefois d’être arbitrée et orchestrée.

Le tournant mobile

Au tournant de la seconde décennie du 21e siècle, l’engouement pour les applications mobiles a accéléré l’évolution vers un monde résolument connecté, avec une démultiplication de l’information numérique et des moyens d’y accéder. L’agilité n’est plus seulement une problématique de développement, mais de déploiement. Les utilisateurs veulent disposer rapidement d’applications utiles et faciles à télécharger sur tous types d’équipements mobiles.

Bien sûr, en entreprise, cela signifie aussi se préoccuper des aspects de sécurité et de spécificités différenciatrices de ces applications. Mais l’engouement pour la facilité d’usage et la rapidité de mise à disposition de nouvelles fonctionnalités de services numériques imposent aux organisations de revoir  les concepts mêmes d’achat et de livraison desdits services. Ils deviennent des « consommables ».

Vers “lappstorisation” du système d’information

L’avenir des services des systèmes d’information semble se dessiner sous la forme d’un « appstore », supporté par une plate-forme cloud, où le concept de catalogue de services d’ITIL s’incarnera complètement en offrant des services « à la demande ». Des services pour tous les métiers de l’entreprise, du service logiciel standard au service d’infrastructure, et un accès simplifié à des services de développement ou d’assistance. Même les applications « legacy » peuvent être revues pour un accès rapide en mode « service cloud », en interne, voire en externe, avec des APIS.

Qu’est-ce qui empêche une entreprise de devenir elle-même fournisseur de services en mode cloud,? Rien. Sinon la mise en place d’une mécanique de gouvernance pour arbitrer sur le choix au cas par cas : infrastructures publiques ou privées, développements de services personnalisés pour le cœur de métier ou location de services standards, construction de l’architecture d’intégration, déploiement, dsécurité  et orchestration des services, qu’ils aient été conçus en interne ou en externe et qu’ils ciblent des clients internes… ou externes.

Cela signifie aussi un changement profond de l’organisation entière de l’entreprise dans sa manière d’utiliser et de penser les services numériques de son système d’information. C’est là le prochain défi de l’agilité stratégique des entreprises, pour réussir leur transformation numérique.


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